Henri Wagneur

SOUVENIR

No: 48 posté le 23.12.2023

ARLETTE GRUSS

Dans ma vie parmi les plus grands cirques (et les plus beaux) j'ai passé trois saisons avec le cirque français Arlette Gruss de 2005 à 2007.
Quel honneur d'avoir été choisi car lors d'une simple visite amicale il n'avait pas été question d'y rester. J'étais à cette époque en Italie dans un élevage de chevaux Pure Race Espagnole pour mettre en valeur les jeunes.

J'avais appris que le cirque Arlette Gruss était à Saint-Tropez et décidai de m'y rendre pour enfin voir ce cirque dont on m'avait tellement parlé. Je voulais aussi profiter de ce voyage pour aller embrasser une grande amie, marraine de notre fils et que nous avions connu lors de notre période avec le cirque Moira Orfei.

Je fis donc la connaissance de Gilbert Gruss, qui me dit d'emblée qu'il n'avait pas besoin d'un dresseur. Mais je lui répondis que je n'étais pas venu proposer mes services, mais simplement pour voir de mes yeux le cirque dont tout le monde parlait.
En effet je suis resté très impressionné, ce qui n'a rien d'étonnant pour ceux et celles qui connaissent ce cirque.

Je rentre donc en Italie, raconte ma visite à Michèle et reprends ma vie avec les chevaux de l'élevage.
Deux jours plus tard je reçois un coup de téléphone laconique du secrétariat du cirque Arlette Gruss:
             - Gilbert Gruss aimerait que vous rejoigniez le cirque. Vous pouvez venir quand ?

Et là je ne sais pas ce qui m'a pris, mais je répondis :
            - Laissez-moi deux ou trois jours pour m'organiser et j'arrive !

Je ne demande pas mon reste et m'organise pour rejoindre ce magnifique cirque.
La première année je m'occupe de la ménagerie et des entraînements des chevaux.

Puis en fin de saison 2005 nous regagnons les quartiers d'hiver à La Fontaine Saint Martin pour préparer la saison prochaine avec notamment, la haute école que je présentais avec Don Carlito et le groupe d'exotiques du cirque suisse Medrano de Urs Strasser que je devais aussi conduire. Sans oublier le groupe de poneys que j’avais également ramené et que Gilbert avait offert comme cadeau de Noël pour Laura-Maria.

Tous les matins pour 9 heures je préparais les huit chevaux lusitaniens que présentait Gilbert pour des répétitions avec lui.

Après des fêtes où le cœur n'y était pas vraiment, le lundi 2 janvier, passé 9h15 Gilbert n'étant pas arrivé et je lui lançai un coup de fil pour lui rappeler notre rendez-vous :
            - Gilbert vous avez oublié l'heure, vos 8 enfants vous attendent pour répétition !

La réponse fut courte mais glaçante, trois mots :
            - Arlette est morte !

Je me senti vraiment con et bredouillai quelques mots de sympathie.

Une Grand Dame du monde cirque venait de s'éteindre mais sa présence resta dans le cirque..

Quelle chance j'avais eu de la connaître, mais pas assez longtemps.
Régulièrement elle demandait à son confident Michel Palmer de m'appeler pour que je lui fasse un rapport afin qu'elle connaisse comment se déroulaient les répétions avec Gilbert son fils, son épouse Linda qui commençait à envisager la présentation des chevaux et surtout sa petite-fille chérie Laura-Maria qui débutait aussi avec moi à s'initier avec ses poneys.

Chaque rendez-vous avec Arlette dans sa belle roulotte était pour moi un événement. Je buvais ses paroles. Elle me parlait de son père le célèbre Maître Ecuyer Alexis Gruss senior et du bonheur de voir sa descendance reprendre le flambeau avec brio.

Arlette Gruss et Moira Orfei ont été les plus Grandes Dames du cirque, que tout le monde respectait. Tous les jours je pense à ces deux personnes pour lesquelles j'ai eu la chance extraordinaire de partager un bout de chemin et de m'occuper de leurs animaux.

L'italienne Moira Orfei est aussi une femme de cirque exceptionnelle pour laquelle j'ai eu l'immense chance d'oeuvrer dans son magnifique cirque. Une petite anecdote croustillante à l’appui…

2005-2006

2007

Vous avez des questions sur ce sujet ou sur un autre (soins, équitation) ; n'hésitez pas à me demander. Dans la mesure des mes connaissances je vous répondrai, sans vouloir me substituer aux vétérinaires bien entendu.
N'hésitez pas, contactez-moi par mail, je me ferai un plaisir de vous répondre.

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