HENRI WAGNEUR
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LA MARCHE AU PLAFOND      No: 54 posté le  21.01.2024

Je ne me rappelle plus quelle année exactement mais c’était dans le début des années 70.

A cette époque j’achetais souvent des chevaux chez "Marcel Piccand" un marchand qui habitait à 500m de mon domicile actuel à Romont, "Les Trois Sapins" est le nom de sa ferme tenue aujourd'hui par son fils Jean-Marcel.
J’aimais bien faire du commerce avec lui, car il était d’une honnêteté rare dans la profession de marchand de chevaux.

Je suis même allé plusieurs fois avec lui en Pologne pour acheter des "Trakehner" dans le célèbre élevage de "Racot".

J’ai une petite anecdote avec Marcel :

Un matin que je me rendis aux "Trois Sapins", il m’entraîna vers son transport de chevaux un bon "Tube Citroën" équipé pour voyager avec deux chevaux.
C’est alors qu’il me dit :
    - Regardes, je suis le seul propriétaire de chevaux acrobates qui marchent sur le plafond de leur camion !

Effectivement je levai les yeux et constatai qu’il y avait bel et bien les marques des fers équipés de crampons bien visibles au plafond du camion !
Il m’expliqua le pourquoi de cette étrange affaire :

- Hier soir je suis allé démobiliser deux de mes chevaux du train. (Chevaux Franches-Montagnes loués par l’armée pour des travaux en montagne). Et comme j’étais très fatigué, je me suis assoupi en conduisant. Dans un tournant je suis allé tout droit. Mon camion a fait un demi-tonneau et s’est retrouvé sur le toit. Heureusement j’ai pu m’extraire du véhicule sans mal et quand j’ai ouvert la petite porte de côté, j’ai vu mes deux chevaux les pieds sur le toit du camion, tranquillement en train de manger du foin. Celui qui était à droite s’est retrouvé à gauche et inversement.  Pas un bobo. Un miracle !

Il m’expliqua qu’il alla réveiller un paysan qui habitait tout près.

Ils ont ouvert la rampe à l’envers, déchargé les deux chevaux qui se mirent à brouter tranquillement pendant qu’un tracteur remettait le "Tube" sur ses roues.

Marcel rechargea ses deux chevaux et reparti comme si rien ne s’était passé.

Depuis ce jour pendant quelques mois encore le camion continua son taf, avec un air un peu de traviole…

J'ai aussi possédé un "Tube" à cette époque, que j'ai vite revendu à cause des garde-boues qui avaient l'inconvéniant de réduire la surface au sol juste à l'endroit où les chevaux aimaient bien écarter leurs postérieurs pour une meilleure stabilité.


Je pense souvent à cet homme qui était devenu mon ami, qui a travaillé dur toute sa vie et qui a connu de grands malheurs.

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