|
|
|
|
|
|
|
|
|
LE NOËL DES CHEVAUX No: 28 posté le 07.04.2023
Il est une légende
anglaise, je crois, qui dit que les chevaux parlent à minuit, la
nuit de Noël.
Je devais avoir 8 ou 9 ans lorsqu'un vieux cavalier me la raconta.
Ce Noël là, nous étions alors en vacances dans notre chalet à la
campagne à Tannay, non loin de l'écurie de Pipo le poney que je montais
à cette époque.
La nuit de Noël, nous sommes allés nous coucher assez tôt.
Je ne pouvais pas dormir comme beaucoup d'enfants à cette occasion.
A 11 heures, je me suis levé, habillé, et doucement je suis sorti. Il
neigeait et je me suis rendu à l'écurie. Mon poney était
couché, je me suis assis à côté de lui dans la paille et j'ai attendu
minuit…
Soudain je
fis un bond, mon poney venait de se lever, me réveillant du même coup.
Je regardais ma montre, il était une heure... |
C'est presque un conte de Noël, mais je m'en rappelle toujours avec beaucoup d'émotion lorsque décembre arrive.
Pourquoi
raconter cela dans la page des conseils?
Parce que je vous propose de raconter cette légende à vos enfants et
peut-être iront-ils à minuit la nuit de Noël vérifier, en espérant
qu'ils ne s'endorment pas à côté de leur poney, manquant les
douze coups fatidiques...
Voici l'histoire du
poney Pipo
Durant la première année de mes vacances à Tannay un poney appartenant
au marchand de chevaux Dutoit de Versoix, s’était échappé et avait pris
possession des bois de Veytay autour de la Gouille à Marion. Il y avait
passé tout l’hiver tel un cheval sauvage. Quand nous passions à cheval
il nous narguait sans jamais nous laisser l’approcher. Il nous suivait
de temps en temps jusqu'aux abords de la ferme du domaine de Veytay. Je
décidai de le capturer ! Mon plan était assez simple ; il fallait
l’attirer dans la cour de la ferme d’où il s’était enfui, bloquer
la sortie côté du porche avec du matériel improvisé, un char fit
l’affaire et le chasser jusque dans l'écurie des chevaux. Ce fut
relativement facile puisqu’il connaissait bien l’écurie pour y avoir
séjourné avant son escapade. Dès qu'il se voyait coincé il se laissait
attraper sans problème. Personne ne connaissant son nom je l’appelai
Pipo. Je fis très attention de ne plus lamais lui donner l’opportunité
de s’échapper. Il était facile à monter et je me régalais avec lui dans
les bois de Veytay. La famille Luginbühl me laissa ce poney à
disposition. Je m'éclatais en faisant les montées ventre à terre des
Molards à Tannay juste devant notre chalet.
Mon père y avait même construit une écurie pour que le poney puisse y
séjourner pendant mes vacances.
Et à chaque fois j’allais faire d’immenses balades avec lui. Je parti
même une fois trois jours avec tout l’équipement nécessaire. J’allais
dormir en route chez les paysans et mon père avait mis dans mes
sacoches une autorisation écrite en bonne et due forme afin que les
personnes rencontrées ne croient pas à une fugue (il n'y avait pas de
téléphone portable à cette époque). J’avais randonné au pied du Jura,
je me rappelle avoir dormi dans l’écurie chez les Bory à La Rippe
(éleveurs de chevaux), et poursuivi par Gingins, Chéserex et les
Coudres.
Quels souvenirs ; j’étais quand même déjà un vrai aventurier en herbe !
Un beau jour, Pipo n'était plus à Veytay, j'appris que le marchand
était venu le récupérer pour le vendre.. je n'ai jamais su où il avait
été
vendu..
CONTACTER PAR EMAIL: henri@wagneur.ch
Retour aux coups de gueule - conseils - grains de sel(le)