HENRI WAGNEUR
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SOUVENIRS D'UNE ÉPOQUE ...
No: 01 posté le 10.02.2023


Quand j'ai mis pour la première fois mon séant sur un cheval (et aussi dans les copeaux du manège!) c'était au début des années 50. Je me rappelle qu'à cette époque des chevaux de travail étaient encore présents en ville de Genève. Il y avait d'abord les fiacres sur le quai du Mont Blanc et les chevaux lourds de Sauvin Schmidt qui livraient les caisses de boissons dans les cafés et autres paquets encombrants. Je me souviens même qu'un certain hiver rigoureux, ces chevaux passaient le triangle sur les trottoirs de la ville pour les débarrasser de la neige.
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Aujourd'hui il n'y a plus de chevaux en ville et les petites vieilles qui couraient derrière les chevaux avec pelle et ramassoire afin de récolter le précieux engrais naturel pour leurs géraniums, ont disparues par conséquent. Il y avait aussi du côté de Carouge des chevaux qui étaient au service des maraîchers.
Rappelons-nous qu’à cette époque, les manèges genevois vendaient leur fumier aux champignonnières du Bois de la Bâtie (les temps ont bien changé).
Quand j’allais en vacances chez mon oncle Victor viticulteur dans le Mandement, il y avait le vieux « Riquet » qui tirait la houe dans les vignes (il a vécu jusqu’à 35 ans). Et en campagne beaucoup de chevaux étaient encore attelés à la herse ou au semoir, souvent c’était les remontes des « dragons » de l’armée suisse que j’allais monter le dimanche.
Tous ces chevaux travaillaient parfois jusqu’à plus de 8 heures par jour, et le repos ils le trouvaient devant un mur sale dans une écurie sombre qu'ils partageaient avec du bétail, attachés par deux cordes au bout desquelles pendaient de lourds poids de bois et ils devaient encore arracher le foin d’un râtelier placé en hauteur.

Sans être en quoi que ce soi nostalgique ; Je me pose souvent la question :
- Étaient-ils vraiment plus malheureux que nos chevaux qui disposent actuellement selon les nouvelles normes de l’Office Vétérinaire Fédéral d’un grand box de 15m2, d’une aire de sortie, qui bénéficient des talents de grand nombre de thérapeutes et d’éthologues de toutes sortes qui décident pour eux ce qui est mieux?
- Je n’en suis pas si sur…

Pour avoir longtemps côtoyé ces chevaux, je peux dire presque avec certitude que la plupart vivaient en harmonie avec leurs compagnons de travail, ils vivaient aussi très vieux.
C’est clair qu’il ne nous reviendrait pas en tête de laisser nos chevaux en stalle. Actuellement tout est proposé aux propriétaires de chevaux pour le bien-être des chevaux.

Vraiment tout, que pour les chevaux? Ne serait-ce pas principalement en touchant aux âmes sensibles le moyen de faire de l’argent?

On a créé depuis des brevets, des diplômes de détention, des stages de toutes sortes pour comprendre les chevaux, des méthodes d’équitation avec tout un équipement onéreux qui va avec, éthologues, ostéopathes, comportementalistes, chuchoteurs, nutritionnistes, nouveaux maîtres, gourous, magnétiseurs, pareurs holistiques, communicateurs intuitifs, et j’en passe, et des meilleurs ! La plupart se présentent comme les sauveurs de notre monde du cheval.

- Mais combien de ces gens expliquent déjà comment respecter la bouche du cheval ?
- Comment s’asseoir au montoir doucement en utilisant un escabeau par égard pour le dos du cheval ?
- Comment les caresses, les récompenses sont plus bénéfiques pour le cheval qu’un caveçon ou les coups de cravache ?
- Comment une longue balade au pas dans un terrain vallonné équivaut largement à une séance aux enrênements dans un marcheur.
- Comment un cheval apprécie plus une branche de noisetier qu’un bonbon vitaminé?

Et bien je considère au vu de ce que je vois et entends ; que peu de ces gens font cela! Je reconnais qu’il y en a certains qui font avancer les choses. Ils ont fait prendre conscience qu’un cheval n’est pas une bicyclette que l’on peut ranger une fois utilisée (et jetée une fois rouillée).
Je ne suis pas, ni aigri, ni jaloux, juste un peu mélancolique. Je ne prône pas un retour en arrière au siècle dernier, restons vigilent tout de même; il faut bien me comprendre.
Je suis persuadé "qu’il faut avant tout réfléchir et observer" (Beudant).
Xénophon disait 400 ans avant J.-C. : " ... ils mettent plus d'habits au cheval qu'ils n'en portent eux-mêmes, rien que pour avoir plus de confort... " ne serait-ce pas déjà une approche à l’équitation dite « naturelle » ?

Avant de se jeter dans les bras de nouveaux maîtres il serait bon de lire les « anciens maîtres ». Et de consacrer plus de temps à nos chevaux, « le temps c’est de l’argent » dit-on ; pas forcément, vivre avec, se promener avec, les panser, les caresser : les aimer...

C’est gratuit !


Vous avez des questions sur ce sujet ou sur un autre (soins, équitation) ; n'hésitez pas à me demander. Dans la mesure des mes connaissances je vous répondrai, sans vouloir me substituer aux vétérinaires bien entendu.
N'hésitez pas, contactez-moi par mail, je me ferai un plaisir de vous répondre.

CONTACTER PAR EMAIL: henri@wagneur.ch


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